Le Rolleiflex c'est le format carré. C'est cet appareil de moyen format 6X6 bi-objectif qu'uilisaient Robert Doisneau, et beaucoup de reporters des années 40 à 60. J'aime beaucoup l'utiliser tant pour l'approche de la photographie qu'il force à avoir avec sa visée sur un verre dépoli, que pour ses qualité techniques.

rolleiflex

Applications:

Le Rolleiflex combine l'avantage technique du négatif moyen format, avec un système de visée et de mise au point reflex , tout en restant relativement compact. En contrepartie il n'a pas la polyvalence ni l'efficacité du système de visée d'un reflex à objectifs interchangeables moderne.

Il est très a l'aise pour les paysages et les natures mortes, quand on peut prendre le temps de composer l'image sur le verre dépoli du viseur, et vérifier la mise au point avec la loupe intégrée. Il convient bien aussi pour les portraits posés, les photos de groupe, les photos de voyage, le reportage. On peut l'utiliser sur pied et avec un déclencheur.

Pour les photos spontanées, c'est plus dur. Il faut anticiper. La mise au point en particulier est moins facile et rapide qu'avec un reflex. Il faut donc apprendre à jouer avec l'ouverture du diaphragme et la profondeur de champ et faire la mise au point à l'avance.

Sa principale limitation est l'impossibilité de faire une mise au point rapprochée, à cause du tirage limité de l'objectif, et aussi à cause de la parallaxe qui rend la visée inexacte à faible distance. Toutes sortes d'accessoires ont été produits pour permettre des usages plus spécialiés, compléments optiques, de visée, adaptateurs de films. Pour ma part je préfère rester concentré sur les qualités naturelles de cet appareil.

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L'objectif du bas sert à la prise de vue. Sans rentrer dans le détail des différentes optiques dont il a été équipé, le mien est un Xénar 3,5 , ce qu'il y a de plus modeste dans la gamme, et c'est déjà un objectif merveilleux. Capable de donner des images agréablement détaillées, avec aussi une certaine douceur des bords qui convient bien au portrait. Le bouton de mise au point à gauche porte une échelle de profondeur de champ.

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L'objectif du haut sert à la visée et mise au point. On regarde par le dessus de l'appareil et on voit l'image projetée sur un verre dépoli. C'est beau comme tout, et le plaisir de composer l'image comme un petit tableau avec les deux yeux ouverts est immense. Ca parait bête a dire aujourd'hui, alors que tous les smart phones et appareils photo numériques font la même chose, mais c'est pas pareil, là c'est une vraie image photographique et non une copie numérique: la lumière de la scène observé qui vient elle-même former une image dans l'appareil. Magique.

La visée est un peu compliquée par l'inversion droite-gauche de l'image, on s'habitue sans problème sur sujet immobile, mais si le sujet se déplace dans un sens dans le viseur, il faut bouger dans le sens inverse pour le suivre... Mon cerveau n'aime pas trop faire ce genre de choses.

C'est pourquoi le viseur boite-à-malice se transforme en viseur sportif, un simple cadre de visée directe qui donne toute la spontanéité possible au cadrage. A condition d'avoir anticipé le réglage de la mise au point ( c'est là que l'échelle de profondeur de champ intervient ).

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Utiliser un Rolleiflex aujourd'hui? Oui! Pour quelqu'un prêt aux sacrifices de la photo argentique aujourd'hui c'est une alternative tout à fait raisonnable. Je pense même que pour un amateur faire du moyen format n'a jamais été aussi tentant par rapport au petit format 24x36mm qu'aujourd'hui. On peut trouver ces appareils en état de marche pour un prix raisonnable, et l'achat du film et le développement passent par les mêmes réseaux spécialisés. Le gain en qualité d'image est bienvenu alors qu'aujourd'hui le 24x36 est dépassé par le numérique, à la fois en polyvalence et en qualité. Si l'on cherche autre chose, c'est là.